La scène se passe chez Hervé et Annie. Un des invités, ayant probablement trop bu, se donne en spectacle, espérant faire rire l’assemblée. Il a trouvé drôle de montrer qu’il essaie de noyer sa cuite dans la salle de bains. Un autre convive immortalise la scène pitoyable et lui montrera le cliché lorsqu’il sera sobre, l’autre aura honte ou s’en amusera, tout dépend évidemment de l’attitude future d’Annie, qui pour le moment lève sûrement les yeux au ciel en attendant que ça passe.
Au départ, plusieurs trajets possibles. Souvent longer les écoles. Prendre la rue qui court le long du parc ou le traverser s’il n’est pas en travaux (souvent). Passer sur le trottoir en face de celui qui abrite des échafaudages depuis deux ans. L’église, la librairie, la montée. Maudire à nouveau les travaux de gaz ou d’électricité, jeter un œil à l’immeuble qui abrite en haut mon appartement idéal. On y est presque. Choisir le passage ou pas. Saluer le gardien ou pas, selon l’humeur de celui-ci. Attendre l’ascenseur.
Ce qui me manquera le plus : apercevoir le rayon de soleil qui se glisse sous la porte.
Sylvia se suicida au gaz après le départ de son mari , laissant ses deux enfants calfeutrés fenêtres ouvertes, un verre de lait près de leur lit. Son mari , Ted Hughes, avoua plus tard que la vie de famille lui pesait. Il fit pourtant un enfant à sa maîtresse qui se suicida également, cette fois avec son fils. Un artiste brillant peut être un être humain pitoyable.
Sylvia, célèbre aujourd’hui pour ses poèmes,n’écrivit qu’un unique roman, « la cloche de verre « . C’est fort dommage qu’il n’y en eut qu’un seul. Elle en écrivit un second, qu’elle comptait offrir à son mari pour son anniversaire, qu’elle déchira lorsqu’elle découvrit son infidélité.
Je croisais très régulièrement ma voisine Orlan avant d’apprendre qu’elle était une artiste connue. Pour moi, elle n’était qu’une réincarnation de Cruella suivie religieusement par un sosie de Martin Gore de Depeche Mode.
Lorsque mon regard a croisé celui de Dominique Pinon qui traînait sa petite valise derrière lui, j’ai crû déceler dans le sien l’étonnement et la satisfaction d’être reconnu au moment où je pensais, dis donc, il a pris un coup de vieux.
Philippe Manoeuvre me dit toujours qu’il m’adore et je constate à regret qu’il n’a jamais parlé de moi dans ses diverses émissions télé.
J’ai rencontré quelqu’un que ça ennuyait copieusement d’aller à l’enterrement de Mireille Darc. En plus elle ne savait pas où c’était.